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POT-BOUILLE

Elle nomma Valérie, elle lui rappela le soir où il la mangeait des yeux, chez les Josserand. Puis, comme il jurait ne pas l’avoir eue, elle reprit avec son rire qu’elle le savait bien, qu’elle le taquinait. Seulement, il en avait eu une autre ; et, cette fois elle nomma madame Hédouin, s’égayant davantage, s’amusant de ses protestations plus énergiques. Qui alors ? c’était donc Marie Pichon ? ah ! celle-là, il ne pouvait nier. Il nia, pourtant ; mais elle hochait la tête, elle assurait que son petit doigt ne mentait jamais. Et, pour lui arracher ces noms de femme, il devait redoubler de caresses, les lui tirer d’un frisson de tout son corps.

Cependant, elle n’avait pas nommé Berthe. Il la lâchait lorsqu’elle reprit :

— Maintenant, il y a la dernière.

— Quelle dernière ? demanda-t-il anxieux.

La bouche pincée, elle s’obstina de nouveau à n’en pas dire davantage, tant qu’il ne lui eut pas desserré les lèvres d’un baiser. Vraiment, elle ne pouvait lui nommer la personne, car c’était elle qui avait eu la première l’idée du mariage ; et elle contait l’histoire de Berthe, sans prononcer son nom. Alors, il avoua tout, dans son cou délicat, goûtant à cet aveu une jouissance lâche. Était-il drôle, de se cacher d’elle ! Il la croyait jalouse peut-être. Pourquoi aurait-elle été jalouse ? elle ne lui avait rien accordé, n’est-ce pas ? Oh ! des petites bêtises, des enfantillages comme en ce moment, mais jamais ça ! Enfin, elle était une femme honnête, elle le querellait presque de l’avoir soupçonnée de jalousie.

Lui, la gardait renversée entre ses bras. Prise de langueur, elle fit allusion au cruel qui l’avait plantée là, après une semaine de mariage. Une femme malheureuse comme elle en savait trop sur les orages du cœur ! Depuis longtemps, elle avait deviné ce qu’elle