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POT-BOUILLE

Octave, ayant consenti à tromper la confiance de M. Gourd, rentra avec Trublot dans la chambre de Julie. Ce dernier y avait laissé son pardessus. Ensuite ce furent ses gants qu’il ne trouva pas ; il secouait les jupes, bouleversait les couvertures, soulevait une telle poussière et une telle âcreté de linge douteux, que son compagnon, suffoqué, ouvrit la fenêtre. Elle donnait sur l’étroite cour intérieure, où prenaient jour toutes les cuisines de la maison. Et il allongeait le nez au-dessus de ce puits humide, qui exhalait des odeurs grasses d’évier mal tenu, lorsqu’un bruit de voix le fit se retirer vivement.

— La petite bavette du matin, dit Trublot à quatre pattes sous le lit, cherchant toujours. Écoutez ça.

C’était Lisa, accoudée chez les Campardon, qui se penchait pour interroger Julie, à deux étages au-dessous d’elle.

— Dites, ça y est donc, cette fois ?

— Paraît, répondit Julie, en levant la tête. Vous savez, à part de le déculotter, elle lui a tout fait… Hippolyte est revenu du salon tellement dégoûté, qu’il a failli avoir une indigestion.

— Si nous en faisions seulement le quart ! reprit Lisa.

Mais elle disparut un instant, pour boire un bouillon que Victoire lui apportait. Elles s’entendaient bien ensemble, soignant leurs vices, la femme de chambre cachant l’ivrognerie de la cuisinière, et la cuisinière facilitant les sorties de la femme de chambre, d’où celle-ci revenait morte, les reins cassés, les paupières bleues.

— Ah ! mes enfants, dit Victoire qui se pencha à son tour, coude à coude avec Lisa, vous êtes jeunes. Quand vous aurez vu ce que j’ai vu !… Chez le vieux papa Campardon, il y avait une nièce parfaitement