lues, en homme du monde tolérant pour les misères de l’existence, mais en catholique qui entendait ne rien abandonner du dogme.
— L’Église disparaître, allons donc ! dit Campardon d’un air furieux, pour faire sa cour au prêtre, dont il attendait des travaux.
D’ailleurs, c’était l’avis de tous ces messieurs : elle ne pouvait pas disparaître. Théophile Vabre, qui, toussant et crachant, grelottant la fièvre, rêvait le bonheur universel par l’organisation d’une république humanitaire, fut le seul à maintenir que, peut-être, elle se transformerait.
Le prêtre reprit de sa voix douce :
— L’empire se suicide. On le verra bien, l’année prochaine, aux élections.
— Oh ! pour l’empire, nous vous permettons de nous en débarrasser, dit carrément le docteur. Ce serait un fameux service.
Alors, Duveyrier, qui écoutait d’un air profond, hocha la tête. Lui, était de famille orléaniste ; mais il devait tout à l’empire et jugeait convenable de le défendre.
— Croyez-moi, déclara-t-il enfin sévèrement, n’ébranlez pas les bases de la société, ou tout croulera… C’est fatalement sur nous que retombent les catastrophes.
— Très juste ! dit M. Josserand, qui n’avait aucune opinion, mais qui se rappelait les ordres de sa femme.
Tous parlèrent à la fois. Aucun n’aimait l’empire. Le docteur Juillerat condamnait l’expédition du Mexique, l’abbé Mauduit blâmait la reconnaissance du royaume d’Italie. Pourtant, Théophile Vabre et Léon lui-même restaient inquiets, lorsque Duveyrier les menaçait d’un nouveau 93. À quoi bon ces continuelles révolutions ? est-ce que la liberté n’était pas conquise ? et la haine des idées nouvelles, la peur du peuple voulant sa part,