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bêtes par exemple, toute l’arche qui s’y agite. Elle s’intéressait aux corbeaux et aux aigles chargés de nourrir les ermites. Puis, que de belles histoires sur les lions ! le lion serviable qui creuse la fosse de Marie l’Égyptienne ; le lion flamboyant qui garde la porte des vilaines maisons, lorsque les proconsuls y font conduire les vierges ; et encore le lion de Jérôme, à qui l’on a confié un âne, qui le laisse voler, puis qui le ramène. Il y avait aussi le loup, frappé de contrition, rapportant un pourceau dérobé. Bernard excommunie les mouches, lesquelles tombent mortes. Remi et Blaise nourrissent les oiseaux à leur table, les bénissent et leur rendent la santé. François, « plein de tres grande simplesse columbine », les prêche, les exhorte à aimer Dieu. « Ung oyseau qui se nomme cigale estoit en un figuier, et François tendit sa main et appella celluy oyseau, et tantost il obeyt et vint sur sa main. Et il luy deist : Chante, ma sœur, et loue nostre Seigneur. Et adoncques chanta incontinent, et ne sen alla devant quelle eust congé. » C’était là, pour Angélique, un continuel sujet de récréation, qui lui donnait l’idée d’appeler les hirondelles, curieuse de voir si elles viendraient. Ensuite, il y avait des histoires qu’elle ne pouvait relire sans être malade, tant elle riait. Christophe, le bon géant, qui porta Jésus, l’égayait aux larmes. Elle étouffait, à la mésaventure du gouverneur avec les trois chambrières d’Anastasie, quand il va les trouver dans la cuisine