cette joie de la lumière, la foule se portait en masse vers la cathédrale, emplissant les bas-côtés, débordant sur la place du Cloître. Là, se dressait la grande façade, ainsi qu’un bouquet de pierre, très fleuri, du gothique le plus orné, au-dessus de la sévère assise romane. Dans les tours, les cloches continuaient à sonner, et la façade semblait être la gloire même de ces noces, l’envolée de la fille pauvre au travers du miracle, tout ce qui s’élançait et flambait, avec la dentelle ajourée, la floraison liliale des colonnettes, des balustrades, des arcatures, des niches de saints surmontées de dais, des pignons évidés en trèfles, garnis de crossettes et de fleurons, des roses immenses, épanouissant le mystique rayonnement de leurs meneaux.
À dix heures, les orgues grondèrent, Angélique et Félicien entraient, marchant à petits pas vers le maître-autel, entre les rangs pressés de la foule. Un souffle d’admiration attendrie fit onduler les têtes. Lui, très ému, passait fier et grave, dans sa beauté blonde de jeune dieu, aminci encore par la sévérité de l’habit noir. Mais elle, surtout, soulevait les cœurs, si adorable, si divine, d’un charme mystérieux de vision. Sa robe était de moire blanche, simplement couverte de vieilles malines, que retenaient des perles, des cordons de perles fines dessinant les garnitures du corsage et les volants de la jupe. Un voile d’ancien point d’Angleterre, fixé sur la tête par une triple couronne de perles,