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Et Angélique rayonna, devant son rêve qui se réalisait. Elle ne s’étonnait toujours pas, elle savait bien qu’il devait être le plus riche, le plus beau, le plus noble ; mais sa joie était immense, parfaite, sans souci des obstacles, qu’elle ne prévoyait point. Enfin, il se faisait connaître, il se donnait à son tour. L’or ruisselait avec les petites flammes des cierges, les orgues chantaient la pompe de leurs fiançailles, la lignée des Hautecœur défilait royalement, du fond de la légende : Norbert Ier, Jean V, Félicien III, Jean XII ; puis, le dernier, Félicien VII, qui tournait vers elle sa tête blonde. Il était le descendant des cousins de la Vierge, le maître, le Jésus superbe, se révélant dans sa gloire, près de son père.

Justement, Félicien lui souriait, et elle ne remarqua pas le regard fâché de Monseigneur, qui venait de l’apercevoir debout sur la chaise, au-dessus de la foule, le sang au visage, en orgueilleuse et en passionnée.

— Ah ! ma pauvre enfant, soupira Hubertine avec désespoir.

Mais les chapelains et les acolytes s’étaient rangés à droite et à gauche, et le premier diacre, ayant pris le Saint Sacrement des mains de Monseigneur, le posa sur l’autel. C’était la bénédiction finale, le Tantum ergo mugi par les chantres, l’encens des navettes fumant dans les encensoirs, le grand silence brusque de l’oraison. Et, au milieu