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avait simplement gardé l’étonnement d’y avoir été mêlée ; de même qu’elle semblait être restée vierge et candide, au sortir des souillures de sa jeunesse. Cela était loin, elle souriait, elle n’aurait pas même eu de colère contre son mari, s’il ne l’avait pas gênée. Mais son exécration pour cet homme augmentait, à mesure que grandissait sa passion, son besoin de l’autre. Maintenant que l’autre savait et qu’il l’avait absoute, c’était lui le maître, celui qu’elle suivrait, qui pouvait disposer d’elle comme de sa chose. Elle s’était fait donner son portrait, une carte photographique ; et elle couchait avec, elle s’endormait, la bouche collée sur l’image, très malheureuse depuis qu’elle le voyait malheureux, sans arriver à deviner au juste ce dont il souffrait ainsi.

Cependant, leurs rendez-vous continuaient au-dehors, en attendant qu’ils pussent se voir tranquillement chez elle, dans le nouveau logement conquis. L’hiver finissait, le mois de février était très doux. Ils prolongeaient leurs promenades, marchaient pendant des heures, à travers les terrains vagues de la gare ; car lui évitait de s’arrêter, et lorsqu’elle se pendait à ses épaules, qu’il était forcé de s’asseoir et de la posséder, il exigeait que ce fût sans lumière, dans sa terreur de frapper, s’il apercevait un coin de sa peau nue : tant qu’il ne verrait pas, il résisterait peut-être. À Paris, où elle le suivait toujours, chaque vendredi, il fermait soigneusement les rideaux, en racontant que la pleine clarté lui coupait son plaisir. Ce voyage hebdomadaire, elle le faisait maintenant sans même donner d’explication à son mari. Pour les voisins, l’ancien prétexte, son mal au genou, servait ; et elle disait aussi qu’elle allait embrasser sa nourrice, la mère Victoire, dont la convalescence traînait à l’hôpital. Tous deux encore y prenaient une grande distraction, lui très attentif ce jour-là à la bonne conduite de sa machine, elle ravie de le voir moins sombre, amusée