nées. Des bijoux, une broche, une chaîne de montre, luisaient sur sa robe de drap gros bleu, pincée coquettement à la taille ; et elle souriait sous sa toque de velours, ornée d’une grande plume grise.
Denise était devenue très rouge, avec son soulier. Elle voulait balbutier une explication.
— Puisque ça m’est arrivé ! répéta Pauline. Voyons, je suis votre aînée, j’ai vingt-six ans et demi, sans que cela paraisse… Contez-moi vos petites affaires.
Alors, Denise céda, devant cette amitié qui s’offrait si franchement. Elle s’assit en jupon, un vieux châle noué sur les épaules, près de Pauline en toilette ; et une bonne causerie s’engagea entre elles. Il gelait dans la chambre, le froid semblait y couler des murs mansardés, d’une nudité de prison ; mais elles ne s’apercevaient pas que leurs doigts avaient l’onglée, elles étaient toutes à leurs confidences. Peu à peu, Denise se livra, parla de Jean et de Pépé, dit combien la question d’argent la torturait ; ce qui les amena toutes deux à tomber sur ces demoiselles des confections. Pauline se soulageait.
— Oh ! les mauvaises teignes ! Si elles se conduisaient en bonnes camarades, vous pourriez vous faire plus de cent francs.
— Tout le monde m’en veut, sans que je sache pourquoi, disait Denise gagnée par les larmes. Ainsi monsieur Bourdoncle est sans cesse à me guetter, pour me prendre en faute, comme si je le gênais… Il n’y a guère que le père Jouve…
L’autre l’interrompit.
— Ce vieux singe d’inspecteur ! Ah ! ma chère, ne vous y fiez point… Vous savez, les hommes qui ont des grands nez comme ça ! Il a beau étaler sa décoration, on raconte une histoire qu’il aurait eue chez nous, à la lingerie… Mais que vous êtes donc enfant de vous chagriner ainsi ! Est-ce malheureux d’être si sensible ! Pardi ! ce qui vous