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ADIEUX D’UN CRITIQUE D’ART




20 mai.

J’ai encore droit à deux articles. Je préfère n’en faire qu’un. Dans mon idée première, Mon Salon devait comprendre seize à dix-huit articles. Puisque, d’après la volonté toute-puissante du peuple, je n’ai pas l’espace nécessaire pour développer nettement mes pensées, je crois bon de terminer brusquement et de tirer ma révérence au public.

Au fond, je suis enchanté. Imaginez un médecin qui ignore où est la plaie et qui, posant çà et là ses doigts sur le corps du moribond, l’entend tout à coup crier de terreur et d’angoisse. Je m’avoue tout bas que j’ai touché juste, puisqu’on se fâche. Peu