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étude que je n’ai pu compléter. Je les donne pour ce qu’elles sont, des lambeaux d’analyse et de critique. Ce n’est pas une œuvre que je livre aux lecteurs, c’est en quelque sorte les pièces d’un procès.

L’histoire est excellente, mon ami. Pour rien au monde, je ne voudrais anéantir ces feuillets ; ils ne valent pas grand’chose en eux-mêmes, mais ils ont été, pour ainsi dire, la pierre de touche contre laquelle j’ai essayé le public. Nous savons maintenant combien nos chères pensées sont impopulaires.

Puis, il me plaît d’étaler une seconde fois mes idées. J’ai foi en elles, je sais que dans quelques années j’aurai raison pour tout le monde. Je ne crains pas qu’on me les jette à la face plus tard.

Émile ZOLA.
Paris, 30 mai 1866.