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L’ABBÉ ***



J’ai hésité toute une matinée, me demandant si je parlerais ou si je ne parlerais pas de l’abbé***. D’une part, je me disais que le silence est une condamnation pour les œuvres littéraires et qu’il est inutile de frapper un écrivain à terre. Mais, d’une autre part, je songeais qu’il est bon de dire hautement ce que le public pense tout bas.

Je me suis donc décidé à parler de l’auteur du Maudit. Tous mes confrères se taisent, et ils ont raison. Je les imiterais volontiers, si je ne croyais accomplir un devoir en me faisant, pour une heure, l’interprète de l’opinion publique. L’abbé*** a été vaincu dans sa