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L’histoire des mondes antérieurs nous fait donc espérer des mondes futurs. Nous qui sommes le présent, nous devons puiser, je le répète, une grande force dans cette croyance, car si le passé nous abaisse au rang de créatures de transition, l’avenir promet à la terre dont nous faisons partie, un progrès indéfini dans la suite des âges.

L’homme est né, le sol français est formé. Dès lors, M. Victor Duruy aborde la seconde partie de son introduction, la description du sol. Il nous donne un plan en relief de la France, étudiant les montagnes, les vallées et les fleuves, décrivant la scène de ce théâtre gigantesque sur lequel il va tout à l’heure faire agir tout un peuple et le heurter au monde entier. D’abord, il s’occupe de l’intérieur ; il décrit les Vosges et les Cévennes, la Seine et la Loire, ces montagnes et ces fleuves essentiellement français ; puis il parcourt les plaines, la contrée entière. Le côté intéressant et original de ce travail, ce qui distingue cette étude d’un simple traité de géographie, c’est la continuelle relation que l’auteur établit entre la nature, la disposition du sol et l’histoire. Londres est une ville grise et triste, parce qu’elle a été bâtie dans un pays de marne et d’argile qui n’a fourni que de mauvais matériaux ; Paris, au contraire, construit en pleine contrée de gypse et de pierre meulière, est toute blancheur et toute gaieté.

La région a ainsi partout influé sur les œuvres des hommes. M. Victor Duruy insiste surtout sur cette influence que les lieux ont eue sur un peuple. Il explique