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où l’on plaçait le cou d’un homme sous leurs syllogismes, développer des théories, et jouter de science en embrouillant la question ; enfin, pourtant, deux d’entre eux parvinrent à s’entendre, et conclurent que le genre de folie de Rivière n’ayant point été décrit par les auteurs, Rivière n’était point fou[1]). Ce raisonnement que Molière lui-même n’aurait pu inventer, parut frapper les jurés, qui, jaloux pourtant de renchérir en logique sur les médecins, déclarèrent que Pierre Rivière n’ayant jamais joui entièrement de sa raison, ils le condamnaient à la peine du parricide.

  1. Voici comment lis résumèrent leur opinion : Pierre Rivière n’est point fou, et cela pour deux raisons : 1o parce qu’en étudiant sa constitution physique on ne trouve aucune cause qui ait pu déranger son cerveau ; 2o parce que son état mental ne peut se ranger dans aucune des classifications adoptées par les auteurs.
    Comme on le voit, les deux raisons peuvent se déduire à cet aphorisme médical : Je ne conçois point la maladie de cet homme ; donc il n’est point malade.