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terre que pour y souffrir, car ses fautes n’ont jamais pu lui procurer grand plaisir, et elle est morte de la mort la plus cruelle, sans la prévoir, sans en avoir le moindre doute. Ô jour malheureux, que ne suis-je encore à ta veille ! Si je pouvais encore voir vivre ces malheureux, comme je les voyais les jours d’auparavant !… Mais non, ils pourrissent maintenant dans la terre.

« Mon pauvre petit frère !… Il venait avec moi à la charrue ; je l’aimais, et il m’aimait aussi. Il connaissait déjà bien par où il fallait faire aller le cheval. Lorsque j’arrivais, le soir, et qu’il se trouvait dans la cour, il se jetait à débrider ; tout le monde s’en admirait. Lorsqu’il venait avec moi, je prenais plaisir à lui raconter plusieurs choses ; entre autres, un jour, je lui dis que c’était moi qui, la veille de sa naissance, avais été voir ma mère, et que, sur ce qu’elle se sentait