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vais exposer le désir que j’avais qu’on brûlât cet écrit après lejugement ; mais il me dit que cela ne se pouvait pas, et qu’il fallait qu’on le rendît public.

« En réfléchissant sur le caractère et les penchants de ma malheureuse mère, je vois que ses fautes auraient dû m’inspirer de la compassion pour elle. Cette infortunée avait un esprit d’indépendance et de domination. Elle ne pouvait maîtriser ses idées. Hélas ! ses caprices avaient beaucoup de ressemblance avec les miens. J’allais toujours seul ; elle allait également seule ; et au lieu d’avoir pitié de cette malheureuse, de reconnaître que je lui ressemblais et que je lui devais la plus grande partie de mon caractère, je m’irritai contre elle, et je la regardai comme une bête féroce. Et je l’ai sacrifiée, elle qui m’avait caressé dans mon enfance, qui m’avait nourri de son lait ! Elle ne parut sur la