Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et comme j’avais lu quelque chose sur les armées, je supposais nos choux verts rangés en bataille, je nommais des chefs, et puis je cassais une partie des choux pour dire qu’ils étaient tués ou blessés[1]. »

Il songea ensuite à s’illustrer par l’invention de quelque machine nouvelle. Il voulut tour à tour fabriquer une voiture qui n’eût pas besoin de chevaux, et un instrument qui pût baratter le beurre tout seul ; mais il s’arrêta enfin au projet de fabriquer une arme pour tuer les oiseaux. Il lui donna d’avance le nom de calibence, et y travailla longtemps avec persévérance ; mais il lui arriva comme aux alchimistes du moyen âge cherchant le grand œuvre : après beaucoup de tâtonnements, d’études et de perfectionnements, il se trouva qu’il n’avait fait

  1. Détail et explication de l’événement arrivé le 3 juin à Aunay, par Pierre Rivière. Chez Barbot fils, à Vire, p. 52 et 53.