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lorsque la provocation du comte était venue tout déranger.

Il pouvait détruire sans doute l’erreur qui avait amené cette provocation : mais pour cela il fallait tout raconter, livrer un secret duquel dépendaient l’honneur, la vie d’une femme, et ce moyen de salut lui répugnait comme une lâcheté. D’ailleurs, quelle preuve donner à l’appui de ses paroles ? Le comte ne pouvait-il pas refuser de croire, ou même d’écouter ? Était-il même bien sûr, enfin, qu’il ignorât la vérité, et que sa jalousie ne fût pas un prétexte, et qu’il ne songeât pas à frapper un témoin sous l’apparence d’un rival ?

Frédéric ne savait à laquelle de ces suppositions s’arrêter ; cependant, à tout événement, il écrivit à Leblanc une lettre dans laquelle il lui racontait succinctement ce qui s’était passé, lui exprimait ses dernières vo-