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rêves de son imagination prirent leur volée. Dès qu’il put croire au romanesque, il ne voulut plus songer à rien d’ordinaire ; converti au culte du merveilleux, il y porta toute la ferveur d’un nouveau fidèle, et rappela à lui toutes les chimères qui l’avaient charmé au collège, alors que ses nuits se passaient à lire à la lueur d’une lampe soigneusement cachée.

Il lui sembla impossible que l’aventure dans laquelle il avait été acteur en restât là : c’était, à ses yeux, le commencement d’un livre qu’il se mit à continuer en imagination, bâtissant dans le vide de longs drames dont il faisait le dénouement heureux ou terrible selon l’humeur du jour.

Du reste, cette crise poétique releva son âme abattue ; c’était, après tout, l’espérance qui revenait au logis, déguisée en héroïne de roman. Frédéric reprit avec courage ses