honnête et sage, qui pense en se mariant conclure une affaire et s’inquiète de bien régler les questions d’argent. Je suis un amoureux, très épris et très fou ; j’estime que Luce est un trésor inestimable, et je vous laisse libre, vous la vieille parente prudente et prévoyante, de faire les contrats à votre guise, selon vos désirs et vos fantaisies : là, vous êtes contente.
— Je suis émerveillée ! Les jeunes hommes tels que vous, en ce siècle d’argent, sont rares, je l’affirme ; aussi je vous admire.
Quelques jours plus tard, Philbert qui vivait toujours dans la douce magie de son rêve d’amour, fut angoissé soudain.
Le facteur avait remis à la tante de Luce une lettre. En la lisant, la vieille dame, qui était à ce moment assise sous le cloître, pâlit, gesticula et tendit le papier à la jeune fille, qui fut aussi en proie à une émotion vive.
La tante et la nièce semblaient atterrées.
Philbert, qui s’approchait, s’arrêta brusquement.
Luce était terrassée, anéantie.
Elle tenait sa tête dans ses mains ; et son corps tout entier s’agitait, secoué par des sanglots.
Quel malheur imprévu s’abattait sur ces femmes et les frappait ainsi. Voulant les consoler, Philbert fit quelques pas et s’adressant à Luce :