être son messager, mais je lui ai laissé peu d’espoir.
— Et pourquoi ?
— Parce que vous aimez Philbert Tavernier, cet inconnu, ce suspect, d’une passion funeste…
— Je l’aime… hé ! oui, sans doute ; ou du moins, je le crois. Un cœur de jeune fille se connaît-il, sait-il ses desseins, ses tendresses ! Je l’aime assurément, depuis sept ou huit jours. Mais dans une semaine, mon affection vivra-t-elle encore ?
— Ah ! fit l’abbé radieux, expulsez donc cet homme de votre vie… Oubliez-le. Effacez jusqu’à son souvenir. Du reste il est à croire qu’il ne reviendra pas ici. Vous vous abusez, ma chère enfant, si vous croyez à la tendresse de ce débauché. Veuillez donc agréer l’amour de mon parent. Raphaël est gentilhomme breton et fervent catholique. Avec lui c’est le ciel… avec l’autre, ce serait l’enfer.
— Oh ! vous exagérez. M. Tavernier n’est pas le viveur sans scrupules, l’aventurier que vous me dépeignez. C’est un fort honnête homme, de parfaite famille, et qui possède une très confortable richesse…
— C’est lui qui vous a renseignée… méfiez-vous.
— Vous me considérez donc comme une en-