allons devenir ici. Elle vous remerciera, monsieur, et vous sera reconnaissante.
La vieille dame, à peine entrée, se jeta sur un siège, dormant déjà, très abattue.
— Ces dames souperont ? demanda la veuve Binic ; le repas sera maigre, des œufs, du lait, des fruits.
— Mon lit, mon lit ! réclama la tante de Luce.
On lui montra une chose étrange, contre la cheminée ; c’était un meuble large, à deux étages, fermé par une porte à coulisses, qui laissa voir, sitôt ouvert, ses couches superposées, avec les matelas et les draps.
— Qu’est cela ? fit la tante.
— Le lit.
— Ça un lit, cette armoire ! Mais je n’entrerai jamais là-dedans ; d’abord il faut grimper, faire de la gymnastique. Non, non, je dormirai plutôt sur un fauteuil.
— Je vais, madame, étendre un matelas par terre et vous installer ainsi un lit un peu dur ; mais je n’ai rien de mieux à vous proposer.
— C’est bien, ma bonne femme, c’est bien, je vous remercie.
La maison de la veuve Binic, comme toutes celles des paysans bretons, se composait d’une salle unique, servant à la fois de cuisine, de réfectoire et de chambre à coucher.