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VIERGES EN FLEUR

On indiqua à Luce la maison de la veuve Binic.

La porte était ouverte.

Luce poussa un cri.

Un cri lui répondit.

— Vous !

— Vous !

— Ah ! quel miracle !

— Vous avez excité ma curiosité. Ce nom de Plougarec jeté par vous, au moment de votre départ m’a attirée, je ne sais pourquoi, et nous sommes venues, ma tante et moi…

— Votre tante !

— Et nous sommes, à cette heure, très inquiètes. Voici la nuit : qu’allons-nous devenir ? On nous a dit que nous aurions un lit ici.

— Le lit est retenu par votre serviteur, qui sera très heureux de vous le céder.

— Mais vous ?

— Je dormirai à la belle étoile.

La veuve Binic intervint :

— Un gentil monsieur comme vous, coucher dehors ainsi qu’une bête ? Non, non, je vais vous préparer par terre, une couchette.

— Si mademoiselle permet ? fit en riant Philbert.

— Je vais, dit Luce, chercher ma pauvre tante ; elle se morfond et se demande ce que nous