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VIERGES EN FLEUR

— Luce !… Luce !… Pourquoi tant de cruauté ? Vous êtes impitoyable…

— Ces reproches, ces plaintes vous accusent, vous condamnent.

— Ayez pitié de moi !

— Que tout cela s’oublie. Soyez gentil : allez me chercher la voiture, comme je vous l’ai demandé.

— Non.

— Non ? Eh bien, j’y vais moi-même.

— Vous poursuivez cet homme. Ah ! ah ! vous l’aimez donc ?

— C’est mon droit, je suppose ? Il est libre. Si nous nous aimons, le mariage unira nos tendresses.

— Pauvre enfant ! Le mariage ! Ce jeune homme est un monstre, un débauché, et son amour flétrit toutes celles qu’il atteint. Si vous saviez ! si vous saviez ! Il se nomme lui-même, avec forfanterie, l’ennemi des vierges ! Il passe, le misérable, souillant toute pureté, maculant toute candeur. L’épouser, ah ! vraiment, vous avez fait ce rêve !

— Monsieur, je suis chrétienne et je sais qu’il est beau de vouloir convertir le pécheur, ramener au bien l’enfant prodigue et débauché. S’il plaît à Dieu, je ferai cette tentative. Maintenant