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DOUCES AMIES

J’éclatai de rire et je retournai dans l’appartement :

Partie !… Elle était descendue, sans doute, pour retenir la voiture qui nous conduirait à la gare, ou pour acheter des objets nécessaires… peut-être des adieux à faire, à une amie…

Mais, tout en voulant ressaisir cet espoir, je savais bien que tout était fini, à jamais, irréparablement.

Précipitamment, je m’habillai…

Un cri jaillit, inconsciemment de mon gosier.

Mon portefeuille, avec notre pauvre petite fortune, avait disparu…

Je fouillai mes poches, les retournai…

Riquette avait pris les cinquante mille francs…

Ah ! la gueuse ! ah ! la gueuse !

Ainsi tous ses baisers, toutes ses caresses, et toutes ses douces paroles — tout cela, mensonge, imposture, duperie ; la coquine ! la misérable !

Elle avait joué cette comédie, pour me voler…

Pour me voler !…

Eh bien ! non, je ne serais pas victime de cette coquine !