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DOUCES AMIES

Et, en effet, la mignonne sanglotait. Son repentir était douloureux. Je la consolai :

— Ne songeons plus au passé, mon amie bien-aimée… Oui, l’un et l’autre, nous avons bien souffert… oublions, oublions… Espérons !…L’avenir nous sourit…

Dès sept heures, Riquette était levée, rangeait son linge dans une petite malle. Elle était nerveuse, adorable… Avant midi, j’avais retiré mes cinquante mille francs du Crédit Lyonnais, et nous portions toute notre fortune avec nous.

XVII

Je marchais, allègre et fier. Riquette, à mon bras, rayonnait de jeunesse et de belle humeur. Je rencontrai sur les boulevards quelques amis du Cercle, et mon orgueil fut réjoui. Je me sentais rajeuni, triomphant. Dieu ! qu’elle était jolie, ce jour-là ! Enveloppée de la tête aux pieds dans un grand manteau de voyage en drap beige, qui dessinait merveilleusement les courbes ondu-