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DOUCES AMIES

— Tu vois, il y aura des pommes pour toi, si tu es bien gentil…

Je voulus les goûter.

— Non, non, monsieur le gourmand, pas maintenant… au dessert.

Et s’arrachant à mon étreinte, elle s’enfuit vers la chambre à coucher ; au bout de quelques minutes, elle m’appela. Je la trouvai cachée dans le lit, blottie toute nue parmi les draps, fraîche et parfumée de sa senteur musquée de blonde.

Je trouvai ma Riquette voluptueuse, sensuelle, câline, des bons jours. Elle me retint là, près d’elle, durant une semaine entière. À différentes reprises, j’avais voulu la quitter. Oh ! pendant quelques instants seulement, juste le temps nécessaire pour aller lui acheter une petite surprise et lui montrer que je n’étais pas tout à fait ruiné comme elle croyait ; mais ses bras m’enchaînaient :

— Non, non, tu ne t’en iras pas : c’est la dernière fois que nous nous aimons… je sais que tu ne reviendras pas. Je te veux encore !