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DOUCES AMIES

Ma lettre est partie… Je ne suis plus une poire…

J’ai peur…

À mon âge, les résolutions sont-elles bien énergiques, bien vivaces ?…

Je le saurai demain.

XIII

Depuis que, pour fuir Riquette, je me suis réfugié dans mon vieux domaine des Fresneaux, sur les bords de la Loire, j’ai enfin retrouvé le calme et l’apaisement. Je ne souffre plus les supplices cuisants de cette fièvre mauvaise qui me torturait, me créait un enfer.

Mais, maintenant, hélas ! je vois, autour de moi, toutes les ruines attristantes que ma funeste passion a amoncelées.

Ma pauvre femme partie, après plusieurs années d’une vie commune qui avait été tolérable, et même douce, pour elle et pour moi. La sécurité que me donnait ma fortune désormais abolie et changée en inquiétude de toute heure. Cette maison même, où s’abrite ma retraite, est grevée d’hypothèques. Comment ferai-je désor-