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DOUCES AMIES

cussion très violente avec Sartigny : je l’injuriai, espérant, dans mon énervement, qu’il riposterait, et que je pourrais enfin me venger de sa malice, châtier sa cruauté. Mais il se contenta de sourire à mes plus insolentes attaques. Puis, tout à coup, haussant les épaules, il me jeta froidement ces mots :

— Voilà ma récompense ! Rendez donc service aux amis !

Ah ! le misérable, le malfaiteur, le bourreau !… Je le hais, je l’exècre. Il a tué quelque chose en moi…

X

Chaque nuit — maintenant — nous allions souper au Café de Paris.

Pour résister à la fatigue qui, vers deux heures du matin, commence à me terrasser, je dois absorber des élixirs de Jouvence. Cependant, malgré la jeunesse que nous restituent ces savantes pharmacies, je sens, au milieu de la nuit, toute force m’abandonner.

Je fais alors des efforts inouïs pour babiller,