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DOUCES AMIES

fatigue des longues nuits sans sommeil, je finis par m’assoupir, la tête posée sur les seins de Riquette, ses seins fermes et doux dont la chaleur me pénétrait. Les palpitations de sa gorge me berçaient comme un tout petit enfant… et c’était vraiment dommage de dormir, car ces heures de sommeil, étaient des heures de bonheur inutilement perdues…

VII

Une après-midi de printemps, Riquette, en ouvrant une fenêtre, aperçut le ciel bleu, de ce bleu neuf et clair d’avril qui nous donne la nostalgie de la campagne. Elle aspira l’air tiède, chargé des douces senteurs qu’exhalent, en s’entr’ouvrant, les boutons de marronniers. Et brusquement, elle s’écria :

— Oh ! je voudrais aller quelque part, loin de Paris, où je verrais de la verdure, des arbres, des fleurs ! Si tu voulais être tout à fait gentil, tu me dénicherais un coin, dans les bois, et nous irions y passez huit jours.

— Partons, répondis-je, enthousiasmé.

— Vrai ? Tout de suite ?