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XVII

« Mon cher amour, je vais vous quitter pendant un mois. Une amie m’emmène loin de Paris, très loin. Nous partirons demain. Venez donc m’embrasser, et pour tout le temps de mon absence m’apporter une provision ; de vos baisers. À l’heure qu’il vous plaira, mais, venez aujourd’hui… Vous me verrez au milieu de mes préparatifs… »

Je trouvai Marcelle occupée à entasser ses costumes dans des malles. Elle n’était vêtue que d’une robe souple et transparente, sous laquelle son beau corps révélait sa splendeur… Elle babilla, s’excusant d’abord de me quitter ainsi, d’une manière inattendue… Ma tristesse m’étranglait. Je pouvais à peine prononcer de vagues paroles… Je pensais à la mélancolie douloureuse des jours prochains sans elle…

— Marcelle, Marcelle, ne plus te voir, répétais-je… Que deviendrai-je, sans toi ?…

Il me sembla que son absence me serait moins pénible, si j’avais du moins d’elle, une image où sa chère beauté revivrait, sans cesse.