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DOUCES AMIES

Ta voix est lente et douce ainsi qu’une caresse.

Auprès d’elle, c’est une sensation profonde, apaisante et divine d’enchantement.

Je ne puis me rassasier de son charme.

Je resterais des heures, des jours, en contemplation, immobile et ravi. J’aime qu’Elle se prête à ma pieuse fantaisie, qu’Elle se laisse admirer, qu’Elle ne parle point…

Alors mes yeux, lentement, parcourent et goûtent toutes les beautés diverses de son visage.

Ils s’égarent d’abord dans les rayons d’or de sa chevelure. Oh ! ses cheveux, comme je les aime. Ils sont sa douce et flamboyante auréole ; ils frissonnent sous mes yeux et tremblent sous mes lèvres.

Et son front, son cher front, où se dessinent parfois, comme des nuées aux cieux, de légers plis troublants, tristes et mélancoliques.

Et ses yeux, ses yeux bleus où mon regard se plonge et se noie en d’infinis et exquis abandons. Et ses lèvres rosées, doux nid pour mes baisers, ses lèvres que parfois son doux sourire déclôt : alors elles s’épanouissent, elles s’entr’ouvrent ; et j’aperçois ses dents dont j’aime la morsure, ses dents dont je voudrais sentir les