Page:Emery - Douces amies, 1920.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
DOUCES AMIES

tout son corps divin, dans cette lumière douce et tendre de chapelle discrète, me paraissaient, ce soir-là, plus enchantant, plus éperdant…

XV

Sa voix est lente et douce ainsi qu’une caresse…

Mon cœur s’épanouit, aussitôt qu’Elle parle… C’est une divine et troublante harmonie. Les mots qu’elle prononce semblent se fondre en une musique lointaine de rêve et de féerie… Oui, sa voix est la voix qu’on n’entend qu’en songe, le murmure délicieux qui s’échappe en frémissant des lèvres roses d’une fée…

Sa voix est lente et douce ainsi qu’une caresse…

Lorsque je viens près d’elle, las des luttes de la vie, l’esprit tout martelé par les voix dures, les voix aiguës, les voix lourdes et malfaisantes, elle m’accueille, l’aimée, avec son doux sourire et ses paroles douces. Et tout s’apaise en moi… les détresses d’hier et d’aujourd’hui s’effacent ; je me sens transporté dans l’azur, dans la lumière ; je retrouve le ciel que sa présence me crée.