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DOUCES AMIES

lité magnifique, la gloire suprême. Ma bien-aimée rayonne ; une lumière astrale, de ses yeux, de sa bouche et de ses cheveux d’or se dégage, vient à moi, m’éblouit, me pénètre. Tout mon être s’imprègne de la clarté d’amour. Sa beauté désormais palpite en moi. Elle entre dans ma chair, son sang bat dans mes veines, et mon cœur embrasé flambe délicieusement.

Et maintenant il nous semble que nous sommes séparés du reste du monde, que tous les couples épars, autour de nous, dans le grand parc du restaurant, sont des fantômes lointains, des ombres de rêve, des images vaines de songe et de fantaisie.

Les jambes de Marcelle se sont posées sur mes genoux. Et, dans ce mouvement, la robe glissant un peu, j’eus ses jambes parfaites à caresser et à contempler, presque nues sous la soie légère et ajourée de ses bas blancs. Les petits pieds, gantés de daim, palpitaient, frétillaient, me communiquaient leur douce et frémissante chaleur.

Puis, la robe légère glissant encore un peu, plus haut que la soie blanche j’aperçus dans la pénombre, un admirable épanouissement rose, comme une pulpe de fleur, au-dessus du genou.

Mon amie est très belle. Vous ne pouvez rêver