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DOUCES AMIES

magicienne, tu possèdes ce don de m’emporter très loin, dans la gloire éperdue des au-delà divins !

Tu parles. La caresse bienfaisante de ta voix chaude et douce me ravit, m’éblouit, me donne toute l’extase…

Oh ! ce babil charmeur, ton gazouillement tendre !…

Qui donc vient interrompre déjà ma chère joie ?

C’est le maître d’hôtel, obséquieux, poli…

— Que désire madame ?… Voici la carte, monsieur… Prendrez-vous une bisque, une crème d’asperges ? Ensuite, comme poisson, les truites ?… Le saumon ?

Sur le menu, je vois ces mets, toujours les mêmes, de nos restaurants parisiens. Je voudrais y découvrir des choses rares, précieuses, et dignes de sa bouche si rose, si jolie !

— Que voudrais-tu, ma mie ?…

Mais elle me sourit.

— Et toi ?

— Moi !… je n’ai faim et soif que de baisers et de regards câlins de ses yeux enchanteurs…

Je voudrais qu’elle soit gourmande, comme Une enfant, pour lui donner le régal de mille friandises…

Sur la table, nos mains se sont prises et liées…