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DOUCES AMIES

— nos âmes frissonner ensemble et palpiter, ah ! chère, souvenons-nous, très longtemps, de cette heure, ou de cette minute… Souvenons-nous toujours…

Mais je sens un sanglot qui laboure ma gorge…

« Non, je ne t’aime plus ! Non, je ne t’aime plus. »

Elle riait toujours, sachant que j’étais fou…

XIV

Elle est venue au rendez-vous, rose et blonde, comme une fleur émerveillante que l’été brûlant ne fane point.

Elle est parée d’une délicieuse robe blanche, d’un tissu léger et vaporeux, ainsi qu’une nuée d’aurore ; de menues fleurs bleues s’épanouissent dans la trame de l’étoffe. Le corps souple de ma bien-aimée dessine ses formes glorieuses, sous le costume. Ses seins, qu’elle n’a pas encuirassés dans le corset, révèlent leur troublant et riche gonflement ; et toute sa beauté m’offre des lignes exquises de grâce, de splendeur.

C’est l’enchantement d’une nuit de mi-été.