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DOUCES AMIES

mon cou. Loin de toi, maintenant, Marcelle, je te suis lié, par la joie que tu m’as donnée, par l’amour que tu m’as versé…

Oh ! laisse-moi te crier ma reconnaissance…

Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime !

— Mais pourquoi m’aimes-tu si passionnément, murmurais-tu, curieuse, parmi nos baisers fous…

Pourquoi je t’aime !… Sans doute, parce que tu es belle, souverainement, infiniment.

D’autres, avant moi, ont adoré ta beauté. Ils t’ont aimée, peut-être, ardemment, immensément. Mais personne n’a pu, personne ne pourra te chérir, autant que moi.

C’est que j’ai découvert, cette nuit, toute la beauté, j’en ai moissonné et glané jusqu’à la dernière parcelle, j’en ai absorbé tous les violents et délicats parfums.

Et, par-dessus tout, ce qui m’a pris et ensorcelé, ce fut cette beauté intérieure, que les autres, ah ! j’en suis assuré, n’ont même pas entrevue.

Avant de te tenir extasiée dans mes bras, je me suis enivré du charme de ton âme. J’avais lu dans tes yeux ta douceur, ta bonté, ta mélancolie, ton rêve de l’au-delà, tes désirs d’envolements. Si ta beauté physique m’a tant ensorcelé, c’est sans doute, parce que j’ai reconnu qu’elle était le reflet de ta beauté profonde.