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DOUCES AMIES

alors dans une voiture. Marcelle balbutia son adresse…

XI

L’aube se levait :

— Mon bien-aimé, murmura Marcelle, il faut nous séparer… Va, va… laisse-moi maintenant savourer, seule, mon ineffable joie… Mais, je t’en prie, écris-moi quelques mots, aujourd’hui même, ne tarde pas. Je serai si heureuse de savoir que tu m’aimes, encore, un peu, un petit peu…

Si je t’aime encore, Marcelle !… Anéanti par la violence de nos baisers, je me suis acharné à chercher des paroles très tendres, pour évoquer toute la splendeur de cette nuit d’amour.

« Je sors à peine de l’enchantement. La morsure très douce de tes dents me brûle toujours les lèvres. Ma bouche est encore ravie par le goût délicieux des sucs qu’elle a cueillis dans les calices de ta beauté. Le collier de tes bras a laissé son empreinte d’esclavage béni autour de