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DOUCES AMIES

— Au contraire… sa délicatesse triomphe et soutient cet éclat…

— Oh ! Taisez-vous, flatteur… Non, non, je ne suis pas belle aujourd’hui… et j’en suis désolée…

La première supposait sans doute que Marcelle m’avait fait venir, pour m’imposer la note de ses acquisitions. Elle se fit obséquieuse, m’excitant à la générosité, exhibant ses plus jolis modèles. Comme j’admirais quelques chapeaux et conseillais à mon amie de les prendre :

— Mais vous êtes fou, mon ami, fit-elle en riant !

Puis laissant là modistes et chapeaux, elle me prit la main et m’entraîna.

Et sitôt dans la rue…

— Vous n’y pensez pas !… Je n’oserai plus mettre les pieds chez Micheline !… On m’y prendrait maintenant pour une de ces petites dames qui se font entretenir par leurs amis… Eh bien qu’allons-nous faire ?… le ciel est radieux… Allons voir le soleil au Bois de Boulogne…

— En voiture… fermée ?…

— Pour étouffer ! Merci !… Mais, vous ne voulez peut-être pas vous compromettre et vous exhiber avec moi, en Victoria…

— Méchante !…

Une voiture de cercle passait…