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DOUCES AMIES

Sitôt arrivé à Paris, j’allai rôder devant la maison qu’elle habitait, rue de Courcelles… Puis, brusquement, hanté par le désir de voir ma bien-aimée, je pénétrai chez la concierge :

— Madame Vouvray est chez elle…

— Elle ne reçoit pas, aujourd’hui… Mais elle n’est pas sortie…

Je n’osai pas monter. J’allai chez une fleuriste acheter une gerbe de roses, et je la fis porter aussitôt, après avoir épinglé ma carte parmi les fleurs.

Le lendemain, je reçus une lettre de Marcelle. Elle me remerciait et m’informait qu’elle se trouverait vers cinq heures, dans les salons de lecture du Grand-Hôtel…

Quel ravissement ! J’allais la revoir !…

Mais bientôt, mon esprit se tortura par mille pensées obscures.

Pourquoi, me disais-je, ne m’a-t-elle pas prié de lui rendre visite, chez elle ?…

Il y a donc quelque chose, ou quelqu’un qui l’empêche de me recevoir !…

À l’heure fixée, elle parut. Je l’attendais depuis longtemps.

Son sourire, doux et caressant, m’emplit de joie. Elle m’abandonna ses mains, murmura des mots enchanteurs.

— Comme je suis heureuse ! Vous ne m’avez