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DOUCES AMIES

s’étaient liées en une étreinte ardente, et nos yeux se cherchaient.

VII

Nos yeux se souriaient, inquiets et sans audace. mais trahissant l’émoi qui battait dans nos cœurs.

Ils n’osaient pas encore se prendre, se lier, se mêler ardemment dans la divine caresse du regard où toute l’âme se révèle et avoue.

Nos yeux se souriaient.

Soudain, dans un élan, notre secret jaillit…

Les mains de Marcelle doucement palpitèrent, comme de lourdes ailes blanches qui sont tombées et se débattent ; et, ce geste effaré d’inconsciente angoisse accusait un grand trouble, la crainte du mystère qui passe, mais le désir aussi d’être emportée par lui.

Mes mains, très doucement, enlacèrent ses mains : et des vibrations magnétiques, brûlantes, éveillèrent en nous une harmonie aiguë ; nos doigts, pour la goûter, s’entreliaient, se