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DOUCES AMIES

contrés chez mon vieil ami, cette semaine de Pâques : je ne voulais pas être indiscret. J’attendais, pour accepter, une insistance qui bien vite détruisit mes scrupules…

… C’était une villa de pierres blanches et de briques, dans un délicieux jardin, sur les bords de l’Oise. Un domestique m’introduisit dans « la chaumière. » Pendant de longues minutes j’attendis au salon, l’apparition de la jeune femme.

Le mobilier était banal ; un divan et des fauteuils en bois laqué et en velours bouton d’or, des bibelots insignifiants ; au mur quelques photographies : Mme Vouvray, en costume de soirée, en amazone, en robe de ville, et des portraits d’hommes — quelconques — ses amis, sans doute, ses amants — peut-être…

M. de Santillon, qui était fort bavard, m’avait raconté mille histoires sur chacun de ses voisins et de ses voisines ; mais il avait omis, volontairement, dans ses conversations, la moindre allusion à Mme Vouvray. Il me vantait sa beauté et sa grâce ; rien de plus. Est-elle mariée, veuve ou divorcée ? avais-je un jour demandé. Il avait répliqué, d’un petit ton sec : Je ne sais