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DOUCES AMIES

une galanterie parfaite, permettez que je vous présente mon aimable ami, M. Jean des Fresneaux, qui veux bien passer les semaines de Pâques dans mon humble castel de Vaux-la-Couche, et qui nous ruinera au bridge ou au poker.

La jeune femme sourit, puis m’invita d’un geste, à m’asseoir devant elle.

On prononça d’abord des mots de politesse…

Était-elle très belle, ou très jolie ? Je fus ébloui par la grâce attirante de mystère et d’angoisse qui nimbait son visage. Dès le premier regard, nos yeux s’étaient cherchés et accordés. Je la connaissais déjà… oui, oui, c’était bien elle ; mon inconnue, l’amante du rêve, que je poursuivais, depuis tant de longs jours tristes. Ma blonde, mon enchantante chimère, je la voyais enfin, là devant moi, arrêtée, presque prise…

Oui, oui, je savais bien qu’elle serait à moi…

Et sans doute, un tressaillement profond de son cœur lui disait, déjà, que j’étais voué à elle.