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DOUCES AMIES

L’automne déjà n’est plus. L’hiver bientôt s’achève. Les mois passent. Tu ne viens pas.

IV

Oh ! Toi, Toi que j’attends, que j’aime, tu seras magnifiquement chérie, triomphalement portée dans les suprêmes joies. Mes caresses seront très aiguës et très douces, elles entreront profondément en toi. Et ta chair connaîtra des délices inouïes, parmi nos frénésies d’extases, de baisers. De mes lèvres brûlantes, jailliront des sources inépuisables qui ruisselleront de ta nuque à tes pieds, envelopperont tes reins, baigneront les mystérieuses corolles d’amour. Les nuits seront trop courtes ; l’aube nous surprendra au milieu de nos gloires, célébrant le bonheur et le charme de s’aimer héroïquement.

Mais si j’espère toujours, j’ai des heures de doute et de désespérance. Tu tardes tant, ô Toi, à venir près de moi. Je te cherche pourtant. Je m’abandonne aux hasards, croyant qu’ils me guideront vers ma Bien-Aimée. Oui, je vais, les yeux presque clos ; je franchis les barrières de la ville, je rôde sur des sols champêtres, très loin ;