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DOUCES AMIES

comme une musique de rêve chantant, une sérénade charmeuse et caressante…

Ferme à demi tes yeux, tes beaux yeux adorés. Écoute les câlineries qui résonnent près de toi comme un écho lointain. Le passant qui chantait sous ta fenêtre, trop tôt s’est éloigné ; mais l’on entend toujours, là-bas, ses mélodies ; l’air est tout imprégné de douceurs et de troubles. autour de toi, mes mots de tendresse et d’amour ne cesseront plus désormais de te dire combien tu es chérie, et combien adorée.

C’est le premier frisson, un rien, un peu de songe qui est entré en toi…

… Il n’en sortira plus…

Je ne te connais pas. Tu ne sais rien de moi. Pourtant nous nous aimons — éperdument déjà.

Je t’ai vue dans mon rêve, cette nuit. Oh ! si peu…

C’était dans un grand parc, automnal, indécis. Des brumes se mêlaient aux arbres et faisaient des voiles de blancheur féerique et diaphane. Dans un lointain très proche, j’ai vu ta silhouette, — une forme très vague, un corps qui s’estompait mollement, à peine dessiné. C’était une ombre vague qui passait dans un crépuscule. Mais je t’ai reconnue pourtant, Toi, la chère, l’unique.