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siège et applaudirent par trois fois. Le Révérend M. Whitney les congédia aussitôt.

Quand on a noblement dépensé la vie, la vieillesse est une perte des choses dont on peut se passer aisément — force musculaire, instincts organiques, corps puissant, et œuvres qui en dépendent. Mais la sagesse centrale, qui était vieille dans l’enfance, est jeune à quatre-vingts ans et, se débarrassant des obstacles, laisse en des pensées heureuses l’esprit purifié et sage. J’ai entendu dire que quiconque aime n’est jamais vieux. J’ai entendu dire que partout où l’on prononce le nom de l’homme, on proclame la doctrine de l’immortalité ; elle s’attache à sa constitution. Sa nature confond notre esprit, et aucun murmure ne nous vient de l’autre monde. Mais les déductions du travail de l’intelligence, accumulant le savoir, accumulant le talent — à la fin de la vie justement prête à naître — confirment les inspirations du cœur et du sentiment moral.