Page:Emerson - Société et solitude, trad. Dugard.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

musique ou de lettres, enrichit la communauté d’un art nouveau ; et ce n’est pas nous seulement qui estimons ces témoignages, mais tous les hommes de race européenne. Giotto pouvait tracer un cercle parfait ; Erwin de Steinbach pouvait bâtir une cathédrale ; Olaf, roi de Norvège, pouvait courir autour de sa galère sur le plat des avirons des rameurs, quand le bateau était en marche ; Ojeda pouvait courir rapidement sur une planche avancée dans le vide en haut d’une tour, tourner vivement sur lui-même, et revenir ; Evelyn écrit de Rome : « Avant mon arrivée à Rome, le Florentin Bernini, sculpteur, architecte, peintre et poète, a fait représenter publiquement un opéra dont il a peint les décors, sculpté les statues, inventé le machinisme, composé la musique, écrit le livret, et bâti le théâtre. »

« Il n’y a rien dans la guerre », disait Napoléon, « que je ne puisse faire par moi-même. S’il n’y a personne pour faire la poudre à canon, je puis la fabriquer. Je sais comment construire un affût de canon. S’il est nécessaire de fondre des canons à la forge, je puis le faire. S’il est nécessaire d’enseigner les détails de leur manœuvre dans la bataille, je l’enseignerai. Dans l’administration, c’est moi seul qui ai organisé les finances, comme vous le savez. »

Entre beaucoup d’exemples du savoir bienfaisant de Linné, on raconte que lorsqu’en Suède les bois de charpentes des chantiers de constructions navales tombèrent en pourriture, le Gouvernement lui demanda de trouver un remède. Il étudia les insectes qui rongeaient le bois, découvrit qu’ils déposaient leurs œufs dans les poutres à certains jours d’avril, et conseilla de plonger à cette époque les poutres