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Nidiver lève haut la tête
Et regarde fixement ;
L’animal étonné s’arrête,
Puis marche d’un pas plus lent.

Le chasseur le regarde en face,
Bien que son cœur batte fort ;
La bête, que ce regard glace,
Hésite, et s’arrête encor.

Le chasseur plonge en sa prunelle,
Calme, il ne recule pas ;
Sa fermeté demeure telle,
Que l’ours s’éloigne à lents pas.

Que pensèrent la bête et l’homme ?
L’ours, je ne le sais pas bien.
Pour Nidiver, mieux vaut en somme
Deviner, sans dire rien.

Mais son coup, prompt comme la foudre,
Choix d’un esprit courageux,
Montre dans l’éclair de la poudre
Le fond d’un cœur généreux.