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vous, mais ne voyez qu’un Fatum adamantin enserrant ses cercles autour de la nature et de l’homme, réfléchissez alors que la meilleure utilité du Fatum est de nous enseigner le courage, quand ce ne serait que parce que la lâcheté ne peut modifier l’événement prédéterminé. Si vous acceptez vos pensées comme des inspirations de l’Intelligence suprême, obéissez-leur quand elles prescrivent des devoirs difficiles, car elles ne viennent qu’aussi longtemps qu’on les met en pratique ; ou, si votre scepticisme va jusqu’à la limite dernière, si vous ne vous fiez à aucun esprit étranger, alors soyez brave, car il est une bonne opinion qui doit toujours avoir de l’importance pour vous, à savoir — la vôtre.


J’ai eu l’autorisation d’enrichir mon chapitre d’un exemple de pur courage emprunté à la vie réelle, tel qu’il est rapporté en une ballade par une femme qui a connu exactement tous les détails de l’aventure[1]

GEORGE NIDIVER

Il est des faits de haute gloire,
Chantés des bardes d’hier :
Pour moi, je veux dire l’histoire
Du bon George Nidiver.

  1. Il est regrettable que, dans son admiration pour le courage de George Nidiver, Emerson n’ait pas senti la faiblesse de cette Ballade, et que sa modestie ait pu y voir un « enrichissement » pour son Essai (T.).