sant dans l’Église, et recouvre de son étendue, comme d’un manteau, tous les défauts de chacun. Les chanteurs y cèdent tous, je l’ai remarqué ; et ainsi la cantatrice suit son instinct, ose, et ose davantage, parce qu’elle sait qu’elle le peut.
Le courage donne dans chaque profession le ton décisif. Le juge étudie avec attention les contradictions enchevêtrées de la cause, l’aborde carrément, et par le fait qu’il ne s’en effraie pas, la traitant comme une affaire qu’il peut régler, il s’aperçoit bientôt que l’arithmétique ordinaire et les méthodes courantes s’appliquent à la question. La persévérance la dépouille de toute particularité, et la met au même rang que les autres affaires. Morphy jouait audacieusement aux échecs ; mais l’audace n’était qu’une illusion du spectateur, car le joueur veillait à ce que ses coups fussent bien couverts et sûrs. Vous pouvez voir la même chose dans la critique ; un livre nouveau étonne pendant quelques jours, se place en dehors du jugement commun, et personne ne sait qu’en dire : mais le scholar ne se laisse pas tromper. Les antiques principes, que les livres ne sont là que pour formuler, sont supérieurs à n’importe quel livre ; et grâce à son amour du réel, il peut décider d’une façon experte dans quelle mesure le livre se rapproche des principes, et dans quelle mesure il s’en écarte. Dans tous les cas, il y a là la même force — l’habitude de s’en référer à son propre esprit, source de toute vérité et de tout jugement, et qui peut aisément classer n’importe quel livre parce qu’il peut très bien se passer d’eux tous. Quand un homme plein de confiance en lui arrive dans une réunion exalter tel ou tel auteur qu’il vient de lire, les interlocuteurs