Tout ce que l’homme peut faire pour l’homme se trouve là. On peut gagner de grands prix à ce jeu. Notre succès dans le monde est en raison des ressources intellectuelles dont nous disposons pour ce genre de compétition. Voici là-bas un homme qui peut répondre aux questions que je ne peux résoudre. En est-il vraiment ainsi ? De là me vient un immense désir de connaître son esprit et ses expériences. De là vient la compétition pour les enjeux les plus chers à l’homme. Qu’est-ce qu’un concours de whist, de dames, de billards, d’échecs, en comparaison d’un concours d’esprit naturel, de savoir, et de ressources ? Si courtoisement que nous le cachions, dans les salons, les cours, les assemblées préparatoires, le Sénat, ou les réunions scientifiques — qui ne sont que les théâtres plus ou moins vastes de cette compétition — c’est le rang social et le pouvoir spirituel que nous comparons.
Celui qui peut expliquer, celui qui peut répondre à une question de manière à ne laisser place à aucune réponse ultérieure, celui-là est l’homme qui vaut le plus. Telle était la signification de l’histoire du Sphinx. Dans l’ancien temps, on s’envoyait des énigmes d’un roi à l’autre, par des ambassadeurs. Les sept Sages, au banquet de Périandre, passent leur temps à y répondre. La vie de Socrate en est la demande et la solution. De même, dans l’hagiographie de toutes les nations, le législateur a toujours été quelque personnage éloquent, que sa sympathie avait mis face à face avec les extrêmes de la société. Jésus, Manou, le premier Bouddhiste, Mahomet, Zerthust, Pythagore, en sont des exemples.
Jésus a passé son existence à discourir avec des